Se former à la recherche (à l’université, en école d’art ou d’architecture, en Institut du travail social, dans le champ de l’éducation populaire…)
Proposition de contenu d’atelier, par S. JoffresLorsque cet atelier a été proposé, il a suscité un ensemble de réactions, chacun allant de son expérience de construction en tant que chercheur ou exprimant son intérêt pour comprendre les trajectoires individuelles, hybridant recherche et implications militantes dans les questions sociales.
Dans la suite (logique) de ces réactions, je propose que l’atelier prenne pied sur nos expériences personnelles, sur nos histoires de nos moments de formation, actuels ou passés, à la recherche.
Je propose quelques axes de réflexion :
- Tout d’abord, nous pouvons penser la construction sur le plan identitaire, de l’histoire de vie et de la socialisation. Dans la lignée de Berger et Luckmann, nous pouvons voir le “devenir chercheur” comme une socialisation secondaire nécessitant un ensemble de réajustement du fait d’une possible tension entre la socialisation primaire, ce qui est proposé par l’institution scientifique et ce que nous projetons dans un tel projet professionnel. Comment se construit t-on dans ces possibles tensions ?
- Il me semble aussi important de rappeler que la recherche est un métier avec ses outils, ses pratiques, ses arts de faire, … Une fois la lecture du manuel terminée il s’agit de s’inventer, de créer des gestes, une intonation, des outils en action, de tordre des concepts, … Comment crée t-on sa pratique ?
- Les deux thématiques ci-dessus nous confronte nécessairement à la recherche telle que présentée par l’institution. Se construire, dans une perspective militante ou critique, implique de jouer finement avec les étiquettes identitaires et les pratiques fournies par l’institution. Quels arts de faire développons nous ? Quelles micropolitiques inventons nous pour jouer dans les interstices ?
- Pour terminer, il me semble que la dimension collective de la construction en tant que chercheur est un aspect primordial dont il faut tenir compte. Dans quels espaces et avec qui nous construisons nous ? Plus directement sur les fabriques, nous pouvons nous demander si elles n’offrent pas un espace intermédiaire et collectif pour devenir chercheur.
Pour se préparer à cet atelier, quoi de mieux que d’écrire ou de lire sur ces questions là ? C’est pour cela que je vous propose quelques lectures, de textes écrits par des membres des fabriques. Leur lecture peut permettre de commencer à travailler sur les questions que nous traiterons samedi.
De même, il est possible de venir augmenter la liste de ces textes, en écrivant à l’adresse suivante : sebastien.joffres@gmail.com
- Quelques pistes de réflexion proposée par Etienne Delprat
- Posture, position, place : Définitions et exemples par Pierre Hébrard
- Pierre Hébrard propose une « auto-analyse » de ses activités de chercheur et de ses implications
- Sébastien Joffres propose un court texte présentant quelques éléments pour penser les ré-aménagements de notre vision du monde que peut impliquer l’entrée dans une trajectoire de chercheur