Aller au contenu

Thierry DESHAYES

La construction discursive de la justice et des injustices spatiolinguistique.s dans le capitalisme contemporain. L’exemple de l’action et de l’organisation communautaires à Verdun – Montréal

Thèse soutenue en sciences du langage à l’Université Rennes 2 le mercredi 21 octobre 2020

Devant un jury composé de :

Claudine MOÏSE, Professeure des universités, Université Grenoble Alpes (rapporteure) ; Pascal NICOLAS-LE STRAT, Professeur des universités, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis (rapporteur) ; Yves COUTURIER, Professeur, Université de Sherbrooke (examinateur) ; Gudrun LEDEGEN, Professeure des universités, Université Rennes 2 (présidente du jury) ; Philippe BLANCHET, Professeur des universités, Université Rennes 2 (directeur de thèse) ; Patricia LAMARRE, Professeure, Université de Montréal (Directrice de thèse)

Cette recherche se propose de problématiser et d’interroger empiriquement la justice spatiolinguistique en sociolinguistique urbaine. Cette dernière notion, inspirée de celle de justice spatiale en géographie et en études urbaines, permet effectivement au chercheur de devoir interroger, au-delà des « inégalités », « discriminations », de l’« exploitation » ou de la « ségrégation » observées « sur le terrain », le travail de théorisation politique sous-jacent à partir duquel il les identifie comme telles. La justice spatiolinguistique constitue également une façon d’aborder la pluralité des conceptions de la justice des partenaires de la recherche autant que la façon dont s’instituent discursivement les injustices spatiolinguistiques et dont peut aussi s’instituer, par les pratiques langagières, des réalités spatiolinguistiques plus justes. Empiriquement, la justice spatiolinguistique est interrogée ici dans le contexte de l’action et de l’organisation communautaires dans l’arrondissement Verdun de Montréal au Québec. Dans une perspective à dominante marxienne, en problématisant centralement la question des institutions, des sujets et de l’idéologie, il s’agit alors d’étudier la façon dont l’espace urbain du capitalisme avancé et la gouvernementalité néolibérale contemporaine affectent le travail des acteurs de l’organisation communautaire. Dans la perspective croisée de la sociolinguistique urbaine prioritaire, de la linguistique sociale et des sociolinguistique critique et politique, ces phénomènes de justice et d’injustices spatiolinguistiques sont observés à travers l’étude des mises en mots des transformations spatiales, à travers les territorialisations sociales et sociolinguistiques des interlocuteurs de la recherche, notamment via la méthode de l’Analyse du Discours à Entrée Lexicale (ADEL) ainsi qu’à travers l’étude catégorielle de leurs « actes de discours » contre-interpellants, « scénographies », « discours rapportés » et autres pratiques langagières critiques.