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Léa LAVAL

Travailler les savoirs. Pour une université autrement populaire

Dialogues entre critiques en acte de l’université et pratiques en recherche de l’éducation populaire

Thèse soutenue en Sciences de l’éducation à l’Université Paris 8 Vincennes Saint Denis le vendredi 15 novembre 2019

Devant un jury composé de :

Paula GUIMARÃES, professeure auxiliaire, Université de Lisbonne • Portugal (rapporteure) ; David JAMAR, chargé de cours, Université de Mons • Belgique (rapporteur) ; Nacira GUENIF-SOUILAMAS, professeure, Université de Paris 8 Vincennes Saint-Denis (présidente) ; Nacira HEDJERASSI, professeure, INSPE Paris ; Myriam SUCHET, maîtresse de conférences, Université Sorbonne Nouvelle Paris III (examinatrice) ; Jean-Louis LE GRAND, professeur, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis (directeur de thèse).

Cette thèse explore le potentiel et les conditions d’une rencontre entre éducation populaire et recherche en sciences humaines et sociales dans la perspective d’une université autrement populaire. « Autrement » fait écho à l’essai d’Isabelle Stengers rappelant qu’une autre science est possible [Isabelle Stengers, Une autre science est possible ! Manifeste pour un ralentissement des sciences, La Découverte, Paris, 2013] et veut réaffirmer la puissance critique d’une pensée tendue vers l’autre. Cette université est posée entre l’université publique et les universités populaires françaises. J’explore la question de l’émancipation entre approche matérialiste de la réalité et regard philosophique. Il s’agit de ne pas abandonner la visée d’abolition des structures de la domination sans dévaloriser une vision centrée sur les sujets et l’élargissement de leur capacité d’action.

Cette thèse s’écrit à la première personne du singulier et vient en explicitation de toutes les étapes de son élaboration dans une volonté de cohérence. Elle est impliquée et située et assume son engagement pour une plus grande justice épistémologique. Je développe une méthodologie qui se revendique d’un certain bricolage nécessaire à une démarche anthropologique tournée vers l’ordinaire [Éric Chauvier, Anthropologie de l’ordinaire, une conversion du regard, coll. Griffe, éd. Anacharsis, Toulouse, 2011 (poche 2017)]. Plusieurs terrains sont analysés du point de vue de mes enjeux problématiques. Une partie de ma recherche analyse des associations d’éducation populaire qui s’approprient des démarches de recherche. Une autre partie s’attache à décortiquer les pratiques de recherche inspirées de l’éducation populaire expérimentées depuis l’intérieur de l’institution universitaire.

Cette thèse se conclut sur un travail d’imagination mettant en scène cette université autrement populaire. Je formule alors une recherche d’éducation populaire comme une recherche qui ouvre un débat démocratique rigoureux entre une pluralité de savoirs qui ne sont pas légitimes ou illégitimes a priori mais plutôt a posteriori de leur capacité à nous faire penser et agir.